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La fontaine Saint-Michel (1860)

Place Saint-Michel

fontaine redressée

Vue d’ensemble de la fontaine

Qui n’a pas fixé, un jour, rendez-vous sur la place Saint-Michel, à l’entrée du Quartier latin, et contemplé la célèbre fontaine ? C’est le baron Haussmann qui décida l’aménagement de cette fontaine lors du percement du boulevard Saint-Michel et après le dégagement de la place du même nom, au débouché du pont franchissant la Seine.

La fontaine Saint-Michel s’apparente à un frontispice monumental plaqué contre le pignon des immeubles bordant, d’un côté le boulevard et de l’autre la place. Sa construction, confiée à l’architecte Gabriel Davioud (1823-1881), débuta au mois de juin 1858.

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Le groupe sculpté de l’archange

Elle devait initialement présentée une figure colossale de Napoléon Ier, mais l’idée fut abandonnée, à la faveur d’une figure en bronze de l’archange saint Michel terrassant le démon, en souvenir de la vieille chapelle Saint-Michel-en-la-Cité. Le thème choisi (la lutte du Bien contre le Mal) servait par ailleurs la gloire du régime impérial.

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Le diable

Le sculpteur Francisque Duret (1804-1865) composa le Saint Michel de la fontaine ; le fondeur Victor Thiébaut interpréta le modèle en bronze. Duret reprit, à l’évidence, l’idée du célèbre tableau de Raphaël (1518, Louvre). Il soigna particulièrement le diable grimaçant, que saint Michel foule au pied et s’apprête à frapper. 

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Une chimère

Le soubassement de la fontaine Saint-Michel est précédé d’un bassin, qui reçoit l’eau en cascade des grandes vasques et de la petite vasque supérieure. De part et d’autre du bassin, deux chimères, sculptées par Henri-Alfred Jacquemart (1824-1896), semblent monter la garde.

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Vue plus resserrée de l’ensemble de la composition

Dans la niche centrale, la figure de saint Michel prend appui sur un rocher en pierre, d’où s’échappe l’eau de la fontaine.

Aux deux extrémités du soubassement de la fontaine, quatre colonnes en marbre rouge du Languedoc se dressent sur de hautes socles. Dans le panneau d’intervalle de ces colonnes, une sorte de bouclier en bronze porte, sur un champ d’abeilles avec sceptres et palmes de chêne et de laurier, un « N » sommé de la couronne impériale. Chaque bouclier repose sur un bandeau orné d’une tête d’ange et d’un panneau lapis-lazuli.

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Un angelot

La frise de l’entablement est décorée de petits anges, portant des guirlandes de fleurs, et de mascarons à tête de lion, placés au droit de chaque colonne.

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Elias Robert (1819-1874)

La Justice, vers 1858-60, bronze, Paris, fontaine Saint-Michel

Quatre statues de bronze, représentant les Vertus cardinales, se tiennent au-dessus des colonnes : La Prudence, tenant un miroir et un serpent, par Jean-Auguste Barre (1811-1896) ; La Force, vêtue de la peau du lion de Némée et s’appuyant sur la massue d’Hercule, par Auguste-Hyacinthe Debay (1804-1865) ; La Justice, avec l’épée et la balance, par Elias Robert, et La Tempérance, par Charles Gumery.

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Amours et rinceaux

Dans sa partie centrale, l’attique est orné d’une table en relief, composée par Claude Vignon (1832-1888), représentant des amours évoluant au milieu de rinceaux. Dans les parties latérales, l’attique porte des cartouches au chiffre de saint Michel, entouré du collier de l’ordre de chevalerie, que le roi Louis XI avait créé en 1469.

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La dédicace

L’élévation est couronnée d’un fronton double, décoré d’une table gravée portant la dédicace de l’édifice : l’inscription rappelle que la construction fut entreprise sous le règne de l’Empereur Napoléon III, en 1860.

Cette table gravée est comprise entre deux volutes ornées de cornes d’abondance et flanquée de pilastres frappés du médaillon de saint Michel et du cordon de l’ordre.  Elle est surmontée d’un fronton coupé occupé par un écusson aux armes de la la Ville de Paris, accompagné de deux figures allégoriques se donnant la main, sculptées par Debay : La Puissance et La Modération.

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La fontaine saint Michel, vue depuis la rue de l’Hirondelle

La réception critique de la fontaine Saint-Michel ne fut guère favorable : la notice de L’Encyclopédie d’architecture parle d’un monument traité dans un « style pompeux du XVIe siècle » rappelant « néanmoins par ses détails la pureté du style grec » (V. Calliat et A. Lance, t. 10, Paris, 1860, col. 164). La presse artistique dénonça la profusion du décor et l’emploi de différents sculpteurs, nuisant, de son point de vue, à la cohérence d’ensemble. 

L’application de la fontaine contre un mur, plutôt qu’au centre d’une place, et son orientation au nord, suscitèrent également quelques remarques négatives.

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