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La Maison d’Auguste Comte (1841-1857)

Rue Monsieur-le-Prince

vue par fenêtre rue monsieur le prince

Vue sur la rue Monsieur-le-Prince, depuis les fenêtres de l’appartement d’Auguste Comte

Dans la rue Monsieur-le-Prince, juste avant l’escalier de la rue Antoine-Dubois et la statue d’Alfred Vulpian, se dresse, au n° 10, un immeuble de la fin du XVIIIe siècle à l’histoire particulière. Il abrite en effet le grand appartement où Auguste Comte (1798-1857) emménagea, en 1841, avec son épouse Caroline Massin.

Le philosophe partagea toutefois peu de temps avec son épouse en ces murs. Soucieuse de stabilité matérielle, celle-ci s’éloigna du domicile conjugal, jusqu’à la séparation définitive du couple en 1842. Pour Auguste Comte, 1845 fut « l’année sans pareille », marquée par la rencontre avec Clotilde de Vaux (1815-1846), dont il tomba éperdument amoureux. Fondateur du positivisme, il défendait alors une vision optimiste de l’humanité, selon laquelle celle-ci avance toujours en s’améliorant. Cet appartement de plus de 150 m² fut ainsi le lieu de réunion de la Société positiviste qui s’y assemblait tous les mercredis.

Peu avant sa mort, Auguste Comte exprima le souhait que l’appartement abrite le siège de la Société positiviste. On dressa, après son décès, l’inventaire de ses biens, sans lequel il aurait été difficile de rétablir l’état d’origine de l’appartement de la rue Monsieur-le-Prince. Par voie testamentaire, le défunt demanda aux disciples de sa philosophie de respecter « toutes les reliques de Clotilde de Vaux  » et « la distribution générale de sa bibliothèque en trois parties : usuelle, accessoire et superflue », et bien sûr l’ensemble des manuscrits de ses œuvres.

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Le passage couvert et le vestibule d’entrée

Le portail de la rue Monsieur-le-Prince donne sur un passage couvert et entresolé, bordé, à gauche, par la clôture vitrée d’un escalier doté d’une simple rampe. Cet escalier mène à l’appartement d’Auguste Comte, signalé par deux portes se faisant face sur le même palier. Cet appartement, situé au second étage, est aujourd’hui reconstitué avec l’ensemble du mobilier et de la bibliothèque du philosophe.

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L’entrée, vue depuis la cuisine

Sur ce palier, l’accès à la première pièce de l’appartement s’effectue par la porte de droite. Il s’agit d’une petite entrée, prolongée par un corridor, que distinguent un dallage à carreaux noirs et blancs en pierre de liais et un singulier poêle en faïence.

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La cuisine

Cette entrée communique, à gauche, avec la cuisine, et à droite, la salle à manger. La cuisine a conservé ses tommettes d’origine, son fourneau et sa cheminée ; elle est séparée de l’office par une cloison vitrée.

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Vue de la cuisine, depuis l’office

L’office était, selon l’usage, la pièce où l’on préparait les plats avant de les porter sur la table de la salle à manger. Elle servit également de logement à Sophie Bliaux, qu’Auguste employait comme domestique et dont il fit sa fille adoptive. La première disposition de son testament établit de lui verser une rente viagère « en reconnaissance de son incomparable assistance« . Il est également confié au soin de Sophie Bliaux de conserver l’appartement « dans son état actuel. »

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La salle à manger

Une porte dissimulée dans la tapisserie et les lambris forme le passage de l’office à la salle à manger. La table ronde et les dix chaises en bois d’acajou recouvertes de velours d’Utrecht rouge, achetées par Comte lui-même, meublent toujours cette pièce. Le philosophe, dont l’estomac était fragile, pesait ses aliments avec une balance qui est toujours en place sur la cheminée en marbre noir.

buffet à étagère

Le buffet étagère

Dans cette pièce où la tapisserie des murs a été, comme dans les pièces suivantes, refaite à l’identique, le buffet à étagère en acajou, également d’origine, complète le mobilier. Le parquet est par ailleurs en « point de Hongrie », dit plus communément en « arêtes de poisson » ; il se caractérise par des chevrons de même longueur, dont l’angle de coupe se situe entre quarante-cinq et cinquante-deux degrés.

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Le salon

Le parquet du salon, comme celui du cabinet de travail qui suit, est en revanche dit « à la Versailles » : il est constitué de panneaux de bois carrés pré-assemblés et présentant un motif de diagonales entrelacées.

Le portrait de Clotilde de Vaux est accroché sur l’un des murs du salon. Il s’agit en fait d’une réplique, que l’auteur du portrait, Louis-Jules Étex (1810-1889) exécuta, en 1854, à la demande du philosophe. Celui-ci l’obtint toutefois par l’entremise du père de Clotilde. La jeune femme était alors décédée depuis huit ans, victime de la tuberculose.

Après la mort tragique de Clotilde de Vaux, Auguste Comte développa la seconde phase de sa pensée : la religion de l’Humanité. C’est dans cette pièce qu’eurent lieu, au temps d’Auguste Comte, les sacrements de la Religion de l’Humanité.  Ce nouvel ordre spirituel forme la dimension religieuse du positivisme ; il s’appuie sur trois notions : l’altruisme, l’ordre et le progrès.

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Le cabinet de travail

Cette pièce abrite le bureau en bois, recouvert de basane, sur lequel Auguste Comte conçut son deuxième grand ouvrage, le Système de politique positive. On y trouve également les deux bibliothèques qui contiennent les livres personnels du philosophe. Sur la cheminée, une « tête phrénologique » indiquant les fonctions des parties du cerveau, selon la doctrine du médecin Franz Joseph Gall (1758-1828).

Par la porte qui s’ouvre entre les deux meubles de bibliothèque, un couloir mène à la salle dite des portraits, consacrée au rayonnement du positivisme dans le monde. Une salle intermédiaire, probable chambre de Caroline Massin pendant son séjour rue Monsieur-le-Prince, rassemblent les portraits des disciples positivistes de tous les pays, notamment au Brésil.

La pièce suivante est la salle de cours où le philosophe donnait ses cours de mathématiques. Elle conserve encore le tableau noir du professeur. D’étonnantes affiches annonçant fêtes positivistes et conférences d’enseignement populaire, sont accrochées sur le mur opposé. 

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La chambre à coucher

La chambre à coucher est la dernière pièce de l’appartement. Le lit d’auguste Comte est placé dans une alcôve, avec deux rideaux jaunes. C’est dans cette chambre qu’Auguste Comte rend son dernier soupir, le 5 septembre 1857, probablement victime d’un cancer à l’estomac.

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Le réduit, à gauche de l’alcôve, et la redingote d’Auguste Comte

A gauche de l’alcôve, un réduit, probable petit cabinet de toilette, communique, par une porte dissimulée, avec l’alcôve, où un cordon de sonnette est également suspendu. Depuis 2014, la redingote d’Auguste Comte est présentée dans ce minuscule espace.

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La plaque commémorative de la maison d’auguste Comte

Après avoir obtenu le classement de la Maison d’Auguste Comte au titre des monuments historiques en 1928, l’universitaire brésilien Paulo Carneiro (1901-1982) se consacra à la conservation et à la restauration de l’appartement du fondateur du positivisme.

En 1954, il fonda l’association « La Maison d’Auguste Comte », dont les statuts prévoyaient la transformation de l’appartement en musée dédié à l’œuvre et aux travaux du philosophe. Ils préconisaient également l’établissement d’ « un centre de documentation sur la vie et l’œuvre du fondateur du positivisme, sur le rayonnement de la pensée et sur l’histoire des mouvements philosophiques et religieux qu’elle a inspirés. »

Place de la Sorbonne

monument auguste comte

Jean-Antoine Injalbert (1845-1933)

Monument à Auguste Comte, 1902, Paris, place de la Sorbonne

En 1899, la Société positiviste d’enseignement populaire supérieur lança une souscription pour l’érection d’un monument à la mémoire d’Auguste Comte. Ce monument, inauguré en 1902, sur la place de la Sorbonne, à quelques encablures de son appartement de la rue Monsieur-le-Prince, se dressait initialement dans l’axe de la chapelle.

Confié à l’architecte Lemaresquier et au sculpteur Injalbert, il montre le buste du philosophe entre les figures allégoriques du Travailleur en train de s’instruire et de L’Humanité reconnaissante, reprenant les traits de Clotilde de Vaux, qui présente la palme de la gloire.

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